
- Rédigé par Le club immo
- immobilier, notaires
Les nouveaux tarifs des frais de notaire, réglementés par la loi Macron, sont entrés en vigueur le 1er mai. La mesure a suscité de nombreuses réactions au sein de la profession.
En cause : une baisse des émoluments de 1,4%, à laquelle il faut ajouter un plafonnement de 10% du prix pour les transactions de faible montant, ce qui réduit considérablement la rémunération des notaires.
Qu’en pensent véritablement les principaux concernés ?
Immonot, spécialiste de l’immobilier notarial, a mené l’enquête pour faire un point sur l’état d’esprit des notaires post-Macron*.
*Enquête menée auprès de 108 notaires et négociateurs immobiliers en avril 2016
A la suite des lois et décrets Macron, estimez-vous que la profession, dans sa diversité, doit/devrait rebondir ? OUI 87%
Pour la grosse majorité du panel interrogé (87%), il n’est pas question de baisser les bras : le notariat a les moyens de rebondir. "La réforme est une exceptionnelle opportunité de revoir notre façon de travailler et de renouveler l'image du notaire" écrit un notaire des Bouches-du-Rhône. Un notaire d’Indre-et-Loire estime quant à lui que le notariat doit "valoriser et vendre ses compétences !". Sur le plan pratique, beaucoup misent sur la diversification. Pour d'autres, la solution passe notamment par une solidarité accrue, la fédération en réseaux et la négociation immobilière.
Avec l'application de la loi Macron, allez-vous modifier le fonctionnement de votre étude ? OUI 75 %
Les trois quarts des professionnels sondés entendent bouger les lignes dans leur étude notariale. Si certains en sont encore au stade de la discussion avec leurs collaborateurs ou attendent pour évaluer l'impact de la Loi, d'autres ont déjà mis au point un plan de bataille dont les fers de lance sont :
- la démarche qualité pour "gagner en productivité tout en réduisant le coût de fabrication". "Nous allons revoir toutes nos procédures et exploiter toutes les ressources de l'étude" témoigne un notaire du Finistère. De son côté, un notaire du Gard mise sur une meilleure gestion du standard pour optimiser le temps de travail de ses collaborateurs.
- le regroupement avec d'autres études. Une notaire de Savoie y voit ainsi un bon moyen pour "mutualiser les compétences et les salariés". Cela permettra, ajoute son confrère de la Nièvre, "de diminuer le prix de revient des actes".
- les nouvelles technologies, avec la modernisation et le développement du système de production, l'acte authentique électronique, voire la mise en place d'un serveur de travail à distance (notaire, Alpes-Maritimes).
Allez-vous développer de nouvelles activités ? OUI 67%
Pour 45 % des notaires interrogés, la négociation immobilière est perçue comme un véritable tremplin. "Les clients apprécient la qualité des conseils immobiliers des négociateurs qui ne se bornent pas à être de simples vendeurs, mais qui analysent les besoins, conseillent et sont connaisseurs des techniques de construction. Cela permet de générer de nouveaux clients par bouche à oreille" explique un notaire du Morbihan. Ceux qui, comme ici en Creuse, avaient "délaissé la négo au profit de la rédaction d'actes", entendent revenir à leurs premières amours et mettre en place un "réel" service. "Je vais tenter de faire plus de négo et essayer d'avoir une meilleure visibilité sur internet. La création de mon site est d'ailleurs en cours" écrit un notaire du Loir-et-Cher.
Certains négociateurs "pratiquants" veulent redéployer leur service, en conciliant la négociation avec l'expertise et la gérance. Beaucoup envisagent de mettre en œuvre la vente notariale interactive. D'autres, comme ce notaire de l'Allier, projettent d'embaucher un négociateur supplémentaire pour booster leur service.
Lorsque vous pensez à l’avenir, vous êtes plutôt : DUBITATIF 51%
Qu’adviendront les notaires et négociateurs immobiliers dans les années à venir ? Plus de la moitié des sondés sont sceptiques quant à l’avenir de la profession. Pour le reste du panel, les pessimistes et les optimistes sont à nombre égal. Une lueur d’espoir est permise…
Une des solutions envisagée pour permettre aux notaires de revaloriser la profession est l'adhésion à un groupement de négociation (40%). Dans certains cas, c'est la création d'un GIE Expertise entre notaires qui est à l'ordre du jour, "pour une émulation de cette activité et un effet Club". A chaque fois, la spécialisation et la compétence sont les meilleures réponses à la concurrence.